
Comment se compose le prix d’un café en grain ?
Quand vous achetez un café en grain, vous payez bien plus qu’un simple produit brut. Derrière chaque paquet, il y a une longue chaîne de valeur, avec des acteurs, des coûts et des étapes spécifiques. Comprendre comment se forme ce prix permet de mieux apprécier ce que vous achetez et d’évaluer les différences entre les cafés industriels et les cafés de spécialité.
Étape 1 : la production à la ferme
Le point de départ est le producteur, souvent un petit agriculteur qui cultive les cerises de café. Ses coûts incluent :
- Main-d’œuvre (récolte, tri)
- Fertilisants, entretien des parcelles
- Équipement et infrastructures (stations de lavage, séchage, stockage)
À ce stade, le prix payé dépend :
- De la qualité des cerises (récolte manuelle ou mécanique, tri sélectif)
- Du mode de culture (conventionnel, biologique, agroforestier)
- De la rareté ou non de la variété cultivée
Sur le marché mondial (commodité), le producteur reçoit un prix fixé par la bourse. Dans le café de spécialité, il reçoit souvent un prix négocié directement, plus élevé, en reconnaissance de la qualité et du travail fourni.
Étape 2 : le traitement et l’exportation
Après la récolte, le café doit être transformé (par voie lavée, naturelle, honey…) pour devenir un grain vert exportable. Ce travail est souvent réalisé par des stations de lavage ou des coopératives. Les coûts incluent :
- Gestion des lots
- Séchage, tri, calibration
- Transport vers les ports d’export
Ensuite, les exportateurs prennent le relais pour gérer les documents, la logistique et les contrats internationaux.
Étape 3 : l’importation et la logistique
Le café vert arrive chez un importateur, souvent situé en Europe ou aux États-Unis, qui gère :
- Le stockage et la conservation des lots
- Les contrôles qualité
- La distribution aux torréfacteurs
Pour les cafés de spécialité, les importateurs sélectionnent des lots spécifiques, souvent en petite quantité, et travaillent main dans la main avec les producteurs pour garantir traçabilité et qualité.
Étape 4 : la torréfaction
Le torréfacteur achète le café vert, puis le transforme pour révéler ses arômes. Ses coûts :
- Achat des lots (souvent plus cher en spécialité qu’en commodité)
- Énergie, main-d’œuvre, machines
- Recherche qualité, dégustations, ajustements
Un torréfacteur de spécialité torréfie souvent en petites quantités, de manière artisanale, ce qui implique plus de temps et de précision, donc des coûts plus élevés.
Étape 5 : la distribution et la vente
Enfin, il y a tout le travail de mise sur le marché :
- Packaging, étiquetage, sacs avec valve fraîcheur
- Marketing, communication
- Frais d’expédition, logistique
- Marge pour couvrir les frais fixes (loyer, salaires, matériel)
Que payez-vous vraiment ?
Sur un paquet de café à 30 €/kg en spécialité, la répartition approximative pourrait être :
- 40-50 % : coûts de production, exportation, importation
- 25-30 % : torréfaction, emballage, logistique
- 20-30 % : marge pour couvrir les frais et dégager un revenu pour le torréfacteur
Pour un café de commodité vendu en grande surface, beaucoup de ces étapes sont massifiées et industrialisées, ce qui réduit les coûts… mais aussi souvent la qualité et la rémunération des producteurs.
Conclusion
Derrière chaque euro dépensé, il y a une chaîne humaine et logistique complexe. Découvrez aussi pourquoi le prix du café augmente.